La rencontre du Béarn et de l'Orient
sudOuest-5Nov2011Aziz Fayet dans son studio d'enregistrement palois présente le nouvel album de Mayo, « La Toa Man ». Photo D. G.

« C'est en 2008 que j'ai rencontré Aziz Fayet pour la première fois. De cette rencontre est née une grande complicité autour des mots, de la musique et de deux cultures, la marocaine et la béarnaise, qui finalement ne sont pas si différentes. »

Mayo, chanteuse, poète, conteuse… aime les mots, qu'ils soient en français mais aussi et surtout en béarnais, sa langue maternelle qu'elle a redécouverte au contact du groupe Djurdjura (groupe de femmes kabyles). Aujourd'hui, elle a retrouvé le Mourenxois Aziz Fayet, compositeur et producteur du groupe internationalement connu Aflak qui a participé au festival Mawazine au Maroc en juillet dernier. Ensemble, ils ont travaillé à la production d'un album « La Toa Man » (ta main) qui vient de sortir (1) et qui renferme toute la poésie, la tendresse, l'amour qu'a Mayo pour sa famille, son terroir, et sa langue béarnaise.

Hommage
Durant un an, elle a confié ses textes à Aziz pour qu'il s'en imprègne et les mette en musique. « C'est une grosse responsabilité de s'approprier l'album de quelqu'un, il faut avoir du respect pour le texte et se laisser porter par lui, la musique doit être le support, le fil conducteur de l'histoire. » Avec des sons orientaux, il a su préserver l'authenticité de l'émotion et parfois la rendre plus intense. Avec son complice, le guitariste, Patrice Cazals, dont le jeu subtil vient se glisser dans cet environnement musical, les mots prennent toute leur importance. Durant plusieurs mois, ils ont travaillé dans le studio d'enregistrement d'Aziz Fayet, pour aboutir à un album riche d'une émotion authentique. On trouve de nouvelles créations, dont les accompagnements passent du slam (« Ma vie c'est… ») au reggae (« Que't tornarèi cantar Siros », Je continuerai de te chanter Siros), mais aussi d'anciennes compositions. « Je suis particulièrement heureuse de la réorchestration aux accents orientaux de « La Lavadora », hommage à ma mère qui allait laver son linge au lavoir comme ces femmes d'Afrique ou d'ailleurs, qui chaque jour vont chercher l'eau indispensable à la vie », raconte Mayo. Avec la reprise des « Filles d'Allah - Hilha d'Allah » les mots en béarnais trouvent une nouvelle force, portés par l'oud et les percussions d'Aziz Fayet.

La rencontre de l'Orient et du Béarn : « Une histoire humaine et sincère », concluent les deux artistes. Dominique Guirauton

(1) L'album de Mayo, « La Toa Man », se trouve à Cultura, à la Fnac et à Leclerc Mourenx.
Renseignements et écoute sur le site www.mayo-canta.com.
Article paru dans Sud Ouest, le 5 Novembre 2011.