Poèmes
FEMINITÉ
Sur un lit d’espérance j’ai posé mes fusils,
Posé la violence qui détruisait ma vie.
Les mots brûlants de fièvre qui déchiraient mon cœur,
Sur des bouts de papiers ont posé leur rancœur.

Au cours de ce voyage j’en ai passé des nuits
A écrire des pages aveuglément sans bruit ;
Jusqu’au jour où enfin je me suis réveillée,
Sur la terre tranquille, émue, émerveillée :

Par l’eau de la rivière qui coulait sous mes doigts,
Par l’arbre enraciné, qui depuis longtemps croît,
Nourri de sève chaude, la tête dans les nues,
Qui sait aussi attendre tout l’hiver le corps nu,

Que le printemps revienne tel un tailleur zélé
Le revêtir de feuilles rondes ou ciselées.
J’ai entendu la faux qui fauchait l’herbe tendre,
Les cris des oies sauvages dans le ciel se répandre.

Puis le vent s’est levé m’apportant des baisers
D’une terre lointaine, d’un vieux monde apaisé
Qui depuis toujours sait le goût subtil des choses
Dans leur simplicité : la vague qui dépose

L’écume sur le sable, va et vient incessant,
Rythme du mouvement insufflant dans mon sang
L’élixir de la vie, fait de féminité,
Qui ondule et module des mots pour les chanter.
 
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